Depuis la montagne

, par Sylvie Parquet


Je vous écris de ma montagne, bien confinée, il n’y a personne autour de moi, ni aujourd’hui ni d’habitude. Donc loin du monde et de la contagion mais dans un grand espace où je peux me défouler, prendre de l’exercice et le soleil.
Je t’écris à toi pauvre jeune parisien, enfermé dans ton deux pièces au sixième étage. Je t’écris aussi à toi maman seule avec tes deux gamins qui sautent sur le canapé pour exprimer leur besoin de faire bouger leurs muscles. A vous aussi couple de Montpellier enfermé en tête à tête pour des semaines, obligé de vivre comme Gabin et Signoret dans « le chat ».
A vous tous qui auriez peut-être trouvé une solution plus agréable ou du moins plus supportable à cet enfermement.
Depuis de nombreuses semaines nos arrogants dirigeants savaient qu’il n’y aurait pas d’autres solution que l’enfermement. En effet leur incurie en matière de protection, masques et tests, sans parler de la destruction systématique de notre système de santé à leur profit, les aura conduit à cette décision drastique.
Je ne reviens pas sur leur responsabilité dans la mort de milliers de leurs « compatriotes » et d’immenses difficultés financières qui toucheront là des dizaines de milliers de travailleurs. Ils devront payer pour assassinat. L’affaire du sang contaminé devra servir de départ pour cette honteuse attitude, mais avec à la clef de vrais condamnations et pas seulement celle d’un pauvre sous-fifre de troisième zone ! Car ils savaient tous ! Voir cet article : « savoir et prévoir, première chronologie de l’émergence du Covid-19 »
https://laviedesidees.fr/Savoir-et-prevoir.html?fbclid=IwAR11nSXQ7oqqWHSyNAZx3GECNjXwgEO77TTA8KtP2EKYUKroO3arHRHkaWI
(Je précise que je ne fais aucunement confiance à la justice bourgeoise mais qu’une tribune médiatique sera la bienvenue.)

Pourquoi n’avoir pas prévenu la population très rapidement que la seule solution serait le confinement au moins dix jours à l’avance ? Les Montpelliérains enfermés en ville qui viennent pour certain d’à côté de chez moi, car où se trouve le travail pour un Cévenol ? Au Vigan où 900 emplois ont été supprimés chez Well pour une population de 4 500 personnes ? Et bien non, en ville bien sûr ! Donc leur maison en Cévennes aurait pu être un refuge plus correct.
Quand à tous ces parisiens venus aussi à la capitale parce que c’est aussi là que se trouve le plus de travail, qu’ils restent dans leur banlieue pourrie au lieu de regagner la maison de leur famille. En province moins de queue au super marché, plus d’espace vital, moins de rencontre quotidienne, moins d’angoisse d’enfermement immédiat.
On aura beau jeu de dire que ce sont les riches qui en ont profité pour partir à l’ile de Ré. Certes car qui peut le mieux organiser son départ précipitamment ? Un million de parisiens ont quand même réussi à partir heureusement pour eux pas seulement des riches mais lorsque l’on sait que l’annonce du confinement a été faite au soir des élections le dimanche pour prendre effet le mardi midi, qui a eu le temps de s’organiser ? De réfléchir aux diverses possibilités ?
Un confinement généralisé de la population, ne se décrète pas sans précautions : laisser un peu de temps, expliquer qu’il suffit de ne pas sortir de chez soi en arrivant pendant la période d’incubation, d’emporter du ravitaillement en quantité pour cette période et ainsi montrer à la population locale qu’on est conscient du danger.

Ce qui me fait pousser ce coup de gueule ce sont des réactions entendues à la radio ou télévision : « Que viennent-ils faire chez nous ? Ils vont nous contaminer ! » Quel relent nauséabond !!!

Ce ne sont pas ceux qui sont partis mais ces ministres et autres responsables qui nous ont pris pour des imbéciles, qui laissent croupir, en prison par milliers des personnes qui y risqueront la mort, des sans domicile fixe « confinés » dans la rue.
Ne nous trompons jamais de cible et faisons payer les vrais meurtriers !