Mort pour rien

, par Sylvie Parquet


Avoir affaire à des juges est d’un grand danger aujourd’hui. Le procès de Farid Ikken condamné par une juridiction spéciale en est un exemple des plus frappants. Voir l’article d’Alain Brossat :
https://ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/l-accuse-ne-regardait-pas-ses

Pour autant, ce qui vient d’arriver à l‘assassin du professeur d’histoire, assassinat des plus immondes s’il en est, donne à penser sur l’état de notre société.
Quelle qu’aurait été la juridiction devant laquelle il se serait trouvé, celle-ci, en France, n’aurait pu le condamner à mort. Ce qui fut fait bien proprement par le policier qui vient de lui tirer dessus.
Pas d’état de légitime défense pour ce dernier puisque que le jeune homme fut « abattu » selon le terme consacré de nos jours, relayé à l’envi par les media.
Il me semble que l’on abat un sanglier, voire un cerf et encore ce terme ne s’applique-t-il qu’à certains animaux sauvages ou bien à tous ceux qui passent par l’abattoir, d’où le nom qu’on lui donne.

Cet assassin n’est pas le premier à subir cette condamnation radicale, il semble donc que depuis l’abolition de la peine de mort chez nous certains considèrent qu’il faut pallier ce manque et rendre justice soi-même. Nous voilà en plein « far-west ». Les nouveaux Etats américains ont mis du temps à se doter d’une justice légitime. Il apparaît que là-bas, de nos jours, même cette justice plus qu’inique, comme les prisons remplis de noirs le confirment, ne suffit pas à une partie de la population encline à vouloir « bouffer » du noir, des pauvres et autres « nuisants ». Encouragés qu’ils sont par un Donald Trump que l’on verrait assez bien dans un film de cow-boys retraçant la conquête de l’ouest à coup de pétoires !

S’il faut se révolter que de jeunes hommes veuillent appliquer la charia, la décapitation, dans nos contrés ou ailleurs, devons-nous pour autant plonger nous aussi, dans la barbarie la plus abjecte ? Aucun journaliste ne parle de celle-ci. On entend parler de la condamnation de l’islamisme, de dissolution d’associations, des professeurs terrorisés et j’en passe… Mais peu ou pas un mot sur le second mort. Et surtout sur les circonstances de cette mort.

Quant aux causes qui ont pu entrainer cet acte barbare, je parle des causes profondes pas le résumé qui consiste à parler d’acte terroriste en bande organisée. Non les causes qui en ce moment dans notre société à la dérive peuvent avoir entrainé des gens dans cette dérive mortifère, pas un mot ! Pas un mot des jeunes au chômage, perdus dans les banlieues délabrées, pas un mot des personnes s’installant le soir pour dormir sous les auvents des Galeries Lafayette, des expulsés, des exploités, des licenciements à la pelle, de la misère grandissante…. Pourquoi des tarés peuvent-ils entrainer des paumés dans ce radicalisme et cette violence si ce n’est la violence monstrueuse de l’État et de la société du capital et des profits maximums !!!

Si au moins tout ce tapage autour de la mort du professeur pouvait donner à penser sur le fonctionnement de notre société, celui-ci ne serait pas mort pour rien !

Sylvie Parquet