L’Etat face aux migrations. Un essai de désorientation à partir de la pensée d’Abdelmalek Sayad Université internationale d’été « Orient, Orientation, Désorientation »

, par Savino Claudio Reggente


“ ’O frati’ dissi,
’che per cento milia perigli siete giunti all’occidente’”

Dante, Inferno XXVI

Dimanche 10 juin, mer méditerranée, 27 miles de Malte et 35 de la Sicile, le navire Aquarius de la ONG SOS Méditerranée a à bord 629 personnes, parties des côtes quelques heures avant et à peine secourues du naufrage. Le navire restera, en stand by, dans la même position géographique pour 36 heures avant de recevoir l’instruction officielle de se diriger vers le port of seafty de Valencia [1]. Que les trajectoires migratoires ne soient pas linaires c’est une évidence depuis que hommes et femmes ont commencé à migrer. Toutefois, le cas du navire Aquarius semble mettre en scène toute une autre chorégraphie politique qui, peut-être, nous parle beaucoup plus d’une crise des états que d’une crise, soi-disant, migratoire.
S’il est vrai que « le migration management est devenu un sorte de synonyme de managment de la crise […] codifiant la migration en terme de crise » [2], d’autre part, si l’on renverse la perspective, l’on assiste à une dramaturgie où sont les corps, même avant que les vies, de 629 migrant/es à mettre en tension la structure politique censée souder les Etats faisant partie de la Communauté Européenne. Mais que l’on se méprenne pas en fixant cette crise aux seules coordonnées géopolitiques de l’Occident. Un cas en quelque sorte similaire à celui de l’Aquarius s’est vérifié en 2009 dans les eaux de ’Ocean Pacifique, entre les côtes indonésiennes et australiennes, quand un navire qui transportait 254 migrant/es est devenu, pendant six mois, un marge, un lieu où se sont joués les affrontements entre la force souveraine des Etats à protéger ses propres frontières nationales et les résistances des migrant/es pour les franchir [3].
La mer reste un élément à l’arrière-plan, quasi immatériel, dans l’analyse de la texture politique sous-jacente aux deux exemples ci-mentionnés, texture qui relie, de façon inextricable, l’ordre étatique aux « turbulences » [4] des migrations. Faudrait-t-il reprendre les considérations produites par Carl Schmitt dans son célèbre texte Le nomos de la terre quand, en reconstruisant l’histoire de la formation du jus publicum Europeaum, il affirme qu’au 19èmè siècle « la mer demeure à l’extérieure de tout ordre spatial spécifiquement étatique » et, par conséquent, elle est « libre de tout type d’autorité spatial de l’Etat ». Schmitt continue son argumentation en remarquant que « si la terre ferme est repartie selon des claires lignes de confins entre territoires étatiques et espaces de domination, la mer ne connaît d’autres confins que les côtes. Elle demeure la seule surface spatiale libre pour tous les Etats » [5].
Pour démarrer avec notre essai, l’on pourrait reprendre ces suggestions pour questionner la position d’où nous parlons quand on envisage la question des migrants, migration, immigration. Avec les mots de Schmitt, l’on pourrait dire qu’on parle depuis la « terre ferme » qui est délimitée par des confins d’Etat. Inévitablement, ce positionnement, qui est à la fois statique et étatique, se reflète et informe aussi les structures de notre pensée. En fait, voulant mettre à l’épreuve la théorie des droits liée à la citoyenneté avec la subjectivité migrante, on devrait convenir avec la philosophe du droit Enrica Rigo quand elle affirme que « une Critical Migration Theory devrait tourner notre attention à la "permanence" implicite au modèle autour duquel le sujet titulaire des droits est construit » [6]. Le cas de deux navires bloquées au milieu de l’espace marin dans un état de suspension, qui est à la fois suspension spatiale, juridique et politique, photographe de manière concrète et dramatique la nature problématique des réflexions de Schmitt à propos du statu de la mer. Encore plus, il nous permet d’entrer dans le vif de la question de l’orientation par rapport aux migrations. Théoriquement décrite comme espace libre de toute autorité de l’Etat et, pour cela, espace libéré pour les opérations militaires et commerciales des Etats, la mer devient ainsi un champ ouvert où cette douteuse liberté est mise sérieusement en tension par une autre, celle de migrer. Ce repositionnement nous oblige à redresser notre perspective à partir d’un différent point d’observation où les Etats semblent être une machine de production de frontières qui se définissent continuellement et se propagent à travers l’espace aquatique, marquant ainsi les corps qui essai de le traverser.
Si, dans l’esprit de notre essai de désorientation, on regarde à travers les yeux des migrants à bord d’un des navires opérants les sauvetages tout au long de la mer Méditerranée, on est physiquement frappés par cette force déployée juste aux marges de ses domaines, qui se fait tout d’un coup souveraine dans le but de refouler des corps marqués et donc définis comme étrangers. Citant Sayad, « l’expulsabilité de l’étranger [étant] le signe par excellence d’une des prérogatives essentielles de la souveraineté nationale, la marque de la pensée d’État » [7], que dit-il cette réapparition musculaire de la machine souveraine de l’Etat ? Quelles interrogations ces regards migrants portent à nos propres yeux ? Comment un « effort à persévérer » dans l’acte de migrer peut-il se renverser dans une désorientation de notre entendement politique, conceptuelle, morale ? « Réfléchir sur l’immigration renvoie à interroger l’Etat, ses fondements, ses mécanismes internes de structuration et fonctionnement ; et interroger l’Etat de cette manière, par le biais de l’immigration, cela revient, en dernière analyse, à ’dénaturaliser’, pour ainsi dire, ce qu’on tient pour ’naturel’ » [8], voici l’indication que Sayad nous rappelle toujours quand on pense la migration, indication qu’on va tenir pour notre boussole dans la suite de notre essai.
Dans l’esprit de la présentation de cette université d’été, on a voulu faire travailler le concept de désorientation dans son double sens : celui littéral, c’est-à-dire se trouver dans une situation qu’on ne reconnaît pas et par rapport à laquelle on se sent sans repères ; et dans un sens étymologique, allant à la matrice du mot oriens, ce qui vient de l’Est, comme les frères à qui s’adresse Ulysses, dans la Divine Comédie, en les incitant à franchir les marges ultimes du monde connu, les colonnes d’Heracles situées à l’étroit de Gibraltar. Mais, au-delà de l’évocation poétique, peut-être ce n’est pas un cas qu’aujourd’hui les trajectoires migratoires qui sillonnent l’espace autour de l’Europe et les politiques de gouvernement censées les gérer soient en train de ré-orienter, d’externaliser de plus en plus les fluxes migrants vers ou même au-delà des frontières de l’Espace Européen. Dit en passant, le six milliards d’euro que l’EU a payé au gouvernement turque, du 2016 jusqu’aujourd’hui, pour la résolution du soi-disant problème des réfugiés syriens, constituent un nouveau modèle de gouvernement de la mobilité transnationale, de ce que littéralement l’on pourrait appeler « orientalisation » des corps migrants qui, malgré tout, se trouvent non pas à arrêter mais à redresser leurs chemins.
« The putative crisis signals an impasse for the effective and efficient government of multiple cross-border mobilities that is figured as “crisis” only inasmuch as it signifies a crisis of control – a crisis of the sovereign power of the European border regime » [9], affirment à forte raison les auteurs de cet article, De Genova, Tazzioli, Garelli, en marquant un point qui va dans la même direction de notre essai. Plutôt que s’axer sur des coordonnées « naturelles », dans le sens qu’elles sont rendues légitimes par une naturalisation effet de la pensée d’Etat, on préfère continuer notre essai dans une direction qui, on l’aura compris, se propose de bâtir un cheminement hérétique, essayant de désorienter l’« orthodoxie sociale et politique » dont les « catégories nationales, voire nationalistes » [10] constituent le fondement.
En reprenant les argumentations de Pierre Bourdieu dans son essai Esprit d’Etat, « on ne peut donc se donner quelques chances de penser vraiment l’Etat […] qu’à condition de procéder à un sorte de doute radical visant à mettre en question tous les présupposés qui sont inscrits dans la réalité qu’il s’agit de penser et dans la pensée même de l’analyste » [11]. De la suite, on a voulu adopter la perspective migrante comme essai de doute radicale face auquel les catégories de la pensée d’Etat, et avec elles nos propres catégories de l’entendement politique, et aussi analytique, se trouvent mises radicalement en question, désorientées.
Essayant de se tenir au-deçà du risque d’esthétisation ou, au contraire, d’ethicisation de l’expérience humaine de migrer, soit-elle déterminée par une décision libre ou, plutôt, forcée – différence qui, par ailleurs, n’est pas sans conséquences du point de vue politique, juridique et subjectif –, l’on veut donc récupérer le caractère euristique que la présence migrante nous offre dans l’analyse de la construction, conservation et du fonctionnement de ce que Sayad appelle « pensée d’Etat ». Ce concept absorbe en son interne des multiples éléments qui en constituent, en même temps, les instruments d’application : dispositifs juridiques et policiers ; politiques sociales de gouvernement de la population immigrée ; actions éducatives et de modélisation des corps et des comportements migrants en vue d’une intégration toujours idéal-national ; mais aussi construction du sens commun ou des illusions collectivement entretenues autour de ce sujet.
Un concept-clé utilisé par Sayad pour penser le binôme indissociable émigration-immigration dans un perspective polémique par rapport au sens commun est notamment celui de para-doxa, ce qui est à côté de la doxa, de l’opinion communément partagée. Pour le dire avec Bourdieu, l’on parlerait « de soumission doxique à l’ordre établi » aussi pour ce qui concerne l’ordre du discours construit autour des migrations.
Mais d’où a origine cette doxa si puissante d’emporter avec soi ceux qui essaient de l’analyser ? Antonio Gramsci, dans ses Cahiers de la prison, réfléchissait sur le fait que le « sens commun, qui est le ’folklore’ de la philosophie, est une conception du monde acritiquement absorbée par différents milieux sociaux et culturels où se développe l’individualité morale de l’homme moyen » [12] .
Cette affirmation se relie étroitement à l’analyse de Bourdieu quand, dans la suite de son essai, il affirme que « il ne faut pas oublier que cette croyance politique primordiale, cette doxa, est une orthodoxie, une vision droite, dominante, qui s’est imposée au terme de luttes contre des visions concurrentes » [13]. Seulement ceux qui sont aux marges de la machine de construction de cette ortho-doxa, ceux qui en sont les cibles et, en même temps, les concurrents peuvent nous aider dans la poursuite de notre essai, qui maintenant doit suivre des chemins qui ignorent ce qu’il y a par le devant mais que, encore comme l’Ulysses de Dante, venant de l’oriens ne peuvent s’empêcher d’aller.
Toutefois, plutôt que rendre compte des pratiques de traversement, esquivement, évitement produites par les sujets migrants, soient-elles comprises dans le sens de mobilité spatiale que dans celui de libération des modèles de « politesse », dirait Sayad, imposés par la pensée d’Etat, notre essai de désorientation vise exactement à cartographier les paradoxes que ces mêmes pratiques provoquent pour l’ordre de l’Etat, au niveau politique mais aussi au niveau de catégories structurantes notre sens commun. Affirme Bourdieu : « L’Etat est en mesure d’imposer et d’inculquer de manière universelle, à l’échelle d’un certain ressort territorial, un nomos (de nemo, partager, diviser, constituer des parts séparées), un principe de vision et de division commun des structures cognitives et évaluatives » [14]. Par conséquent, aussi un travail analytique doit prendre en compte cette origine nomothétique qui informe et conditionne la pensée, et en particulier une analyse qui se veut savante et critique.
Citant encore de Genova, « the conventions by which such labels persist in regimenting how we understand human mobility and its partitioning into bordered categories and identities, however, are ensconced in the epistemic conceits and complacencies by which knowledge itself has been disciplined and institutionalized » [15]. S’orienter dans la pensée, alors, vaudrait indiquer un cheminement qui va à rebours dans la construction de nos concepts institués qui, néanmoins, sont à fondement de notre pensée.
Revenant à Sayad, c’est exactement « cette ligne de partage qu’est la frontière entre le national et le non-national » [16] qui pénètre et labellise les mêmes catégories épistémiques par lesquelles on définit les diverses formes du migrer. « Il faut prendre le parti d’ignorer l’existence des frontières ou les effets politiques des frontières » [17] , s’interroge encore Sayad. et Exercice et outil de définition par exellence, la frontière, qui appelle à son aide et mobilise différentes ressources et instruments (culturels, communicatives, juridiques, etc.) il ne peut qu’oublier ce qu’il systématiquement refoule, ce même geste de partage qui, dès lors, reste inscrit dans notre entendement et en organise les coordonnées conceptuelles. Mais, comme Descartes et Bourdieu nous le rappellent, il reste quand même la possibilité de s’égarer, ou bien, d’être égarés par des expériences qui mettent à l’épreuve nos cheminements tout droits, notre ortho-doxa, en nous poussant à diffracter encore une fois ceux qu’on prend pour nos points cardinaux, en relevant la matrice dont ceux-ci proviennent, l’ordre étatique, voire national.
« We didn’t crossed the border, the border crossed us » était exactement un des célèbres slogans utilisés pendant la marche pour les droits des migrants organisée en occasion de la journée « A day without migrants » en 2006 aux Etats Unis. Encore une fois, il est fallu « regarder comme un migrant » [18], changer la perspective, produit d’un positionnement ou d’une provenance autre par rapport à celle de l’ordre national, pour décrypter et dévoiler le système à travers lequel la pensée d’Etat pense non seulement ceux qui sont à ses marges mais surtout se pense elle-même.
La dernière citation se recoupe très étroitement aux exemples de deux navires mentionnés au début de notre essai et nous explicite de façon extrêmement claire un autre effet de l’exercice de partage opéré par la pensée national : « il n’existe pas, en fait, aucun sujet migrant qui demande d’être admis au royaume des droits réservés aux citoyens qui se donne logiquement antérieur à la discrimination qui l’exclue », affirme Enrica Rigo dans son essai de définition d’une Critical Migration Theory [19]. Ce que l’on pourrait appeler « bordering », en utilisant non pas le substanctif mais le verbe pour en marquer « la valeur dynamique » [20] , comme nous le suggère d’ailleurs Pierre Macherey dans l’introduction de son ouvrage S’orienter, est un agir constant de partage qui entraîne des effets d’exclusion et, simultanément, définit des conditions d’accès à l’existence, soit-elle entendue dans sa forme élémentaire de survie, comme les cas des rescapés des naufrages dont la première frontière à surmonter pour atteindre l’existence est la mer ; ou l’existence entendue dans sa forme juridique, comme le cas des migrants aux Etats Unis où ce qui est en question est la frontière pour jouir des droits annexes à la citoyenneté.
Tout au long de notre essai, l’on s’aperçoit comme l’expérience de désorientation se nourrisse toujours d’un sentiment de péril, probablement propre à toute condition de désorientation. Encore une fois, peut-être conviendrait-il revenir à la plus célèbre de ces expériences, La Divina Commedia, où
« Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
che la diritta via era samrrita » [21]

pour saisir combien le fait de se retrouver dans un état d’égarement puisse être averti comme l’expérience la plus périlleuse qui bouscule tous nos droits chemins. À tel propos, nous soit-il permis, pour aller vers la première conclusion de notre essai, de porter à titre d’exemple des réflexions issues à partir de mon expérience quotidienne de travail dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asiles et réfugiés. Dans les multiples, différentes et hétérogènes situations où se vérifie le rencontre entre le travailleurs et travailleuses et les migrant/es accueilli/es, situations où se met concrètement en action la relation, on a le sentiment de toucher à quelque chose de vif et donc de fort périlleux quand plus l’on est poussé à atteindre les frontières des catégories par lesquelles habituellement on interprète, on codifie et on répond aux instances des migrants, si minces soient elles.
Bien entendu, serait-il trop facile de détecter ce sentiment de péril aux rares occasions où l’on est porté à exercer, à travers l’instrument du règlement, un mandat explicitement de contrôle. Plus subtilement, l’on peut affirmer que ce genre de sentiments déroutants se vérifient, au niveau micro, quand l’on est portés à exercer plutôt une « action éducative » ou, comme on a l’habitude à l’appeler depuis longtemps par le sens commun, une action visant l’intégration. Le péril, dans ces cas, est un clair symptôme d’égarement, de ce que littéralement l’on pourrait définir « dépaysement », la situation de se retrouver dans un paysage de la pensée dont on ne reconnaît plus les repères et pour cela nous déroute. Parfois, il arrive que là où on sent le péril on puisse parvenir aussi à une possibilité de meilleure compréhension des instances et de modification de nos modes d’entendre, si minces soient ces possibilités.
Avec les mots du sociologue algérien, « l’immigré met en « péril » l’ordre national en forçant à penser ce qui est impensable, à penser ce qui n’a pas à l’être ou ce qui ne doit pas être pensé pour pouvoir être. Ceci en forçant à dévoiler son caractère arbitraire (i.e. non nécessaire), à en démasquer les présupposés, en forçant à révéler la vérité de son institution et à porter au jour les règles de son fonctionnement » [22] .
Dans cet essai de désorientation, ce que l’on croit être fondamentalement en question est la prétention des migrant/es « à exister politiquement » [23] , dirait encore une fois Sayad, au-delà et contre l’ordre de l’Etat qui est, comme on l’a vu, avant tout un ordre de confins qui fabrique nos structures cognitives et les catégories qui informent notre pensée. Les figures contestatrices venant de l’oriens, qui osent dépasser les frontières crées par autrui, ne sont toutefois plus assimilables aux frères d’Ulysses. Au stade actuel de nos sociétés, globalisées et pourtant découpées, tout nous dit que « les figures qui habitent les zones de confins mondiales ne sont pas des sujets marginaux qui survivent aux bordes de la société, mais des protagonistes centraux dans le drame de « fabrication » de l’espace, du temps et de la matérialité de cette même société » [24], affirment Sandro Mezzadra et Brett Nielson dans leur ouvrage Border as Method.
Pour en conclure, serait-il productif d’’utiliser cette dernière indication afin de, avec les mots de Sayad, « soumettre à une réflexion critique les postulats de la pensée d’Etat, opération de ˝̋̋délégitimation˝ de ce qui est légitime […] opération de rupture désacralisante avec la doxa » [25] . Ainsi, cette rupture nous laisserez entrevoir comme dans le « drame » meurtrier qui compose notre actuelle scénographie médiatique et politique sont en jeu deux instances conflictuelles du même geste de persévérer dans son être : d’une part, l’exercice du « droit de fuite » des migrant/es, entendu comme possibilité de s’orienter, de l’autre, la pratique du confins par laquelle les Etats exercent leur pouvoir d’orientation.
Bibliographie
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• Dante, A., La Divina Commedia, Inferno, Arnolodo Mondadori Editore, Milano, 2016.
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• Macherey, P., S’orienter, Editions Kimé, Paris, 2017.
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• Rigo, E., Soggetti e spazi in trasformazione : appunti per una Critical Migration Theory.
• Sayad, A., La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Editions du Seuil, Paris, 1999.
• Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 1 L’illusion du provisoire, Raison d’agir Edition, Paris, 2006.
• Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 2 Les infants illégitimes,Raison d’agir Editions, Paris, 2006.
• Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 3 La fabircation des identités culturelles, Raison d’agir Editions, Paris, 2014.
• Sayad, A., La doppia pena del migrante. Riflessioni sul “pensiero di stato”, Aut-aut, n° 275, Il Saggiatore, Milano, 1996.
• Schmitt, C., Il nomos della terra, Adelphi, Milano, 1991.

Savino Claudio Reggente, né a Venosa (Basilicata - Italie), le 14/02/1986. Licence à la faculté de philo de Roma la Sapienza (2009), master 2 en philo à Paris 8 (2011). Actuellement travailleur social pour le projet gouvernemental SPRAR, à Bologna (Italie).

Notes

[2Mezzadra, S., Neilson, B., Border as Method, or, the Multiplication of Labor, Durham, Duke University Press, 2013 (Confini e frontiere. La moltiplicazione del lavoro nel mondo globale, Bolgona, Il Mulino, 2014, p. 228, traduction de l’italien au français à nous).

[3Il s’agit du naivre KM Jaya Lestari 5. Pour une reconstruction tant empirique que théorique autour de cet événement, Neilson, B., Between Governance and Sovereignty : Remaking the Borderscape to Australia’s North, Local-Global Journal, 2010.

[4Papastergiadis, N., The turbulence of migration. Globalization, deteritorialization and hybridity, Cambridge Polity Press, Cambridge 2000.

[5Schmitt, C., Il nomos della terra, Adelphi, Milano 1991, pg. 207.

[6Rigo, E., Soggetti e spazi in trasformazione : appunti per una Critical Migration Theory, pg. 134.

[7Sayad, A., La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré, Editions du Seuil, Paris, 1999, pg. 508.

[8Sayad, A., La doppia pena del migrante. Riflessioni sul “pensiero di stato”, Aut-aut, n° 275, Il Saggiatore, Milano, 1996, pg. 275.

[9De Genova, N., Garelli, G., Tazzioli, M., Autonomy of Asylum ? The Autonomy of Migration Undoing the Refugee Crisis Script, The South Atlantic Quarterly, Duke University Press, Avril 2018, pg. 254

[10Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 3 La fabircation des identités culturelles, Raison d’agir Editions, Paris, 2014, pg. 45.

[11Bourdieu, P., Esprits d’Etat. Genèse et structure du champ bureaucratique, Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 96-97, Mars 1993, pg. 50 (italique à nous).

[12Gramsci, A., Quaderni dal carcere, Quaderno 11 (XVIII) Introduzione allo studio della filosofia, Einaudi, Torino 2007, pg. 1396.

[13Bourdieu, P., Esprits d’Etat. Genèse et structure du champ bureaucratique, pg. 60.

[14Ibidem, pg. 58.

[15De Genova, N., Garelli, G., Tazzioli, M., Autonomy of Asylum ?, cit., pg. 257.

[16Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 1 L’illusion du provisoire, Raison d’agir Edition, Paris, 2006, cit., pg. 161.

[17Sayad, A., La double absence, cit., pg. 512.

[18Mezzadra, S., Neilson, B., Border as Method, cit., pg. 212

[19Rigo, E., cit., pg. 139.

[20Macherey, P., S’orienter, Editions Kimé, Paris, 2017, pg. 11.

[21Dante, A., La Divina Commedia, Inferno, Canto I, 1-3, Arnolodo Mondadori Editore, Milano, 2016.

[22Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 3 La fabircation des identités culturelles, cit., pg. 51.

[23Sayad, A., L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. 2 Les infants illégitimes, Raison d’agir Editions, Paris, 2006, pg. 13.

[24Mezzadra, S., Neilson, B., Border as Method, cit., pg. 159.

[25Sayad, A., La double absence, cit., pg. 490.