Au-delà du désir de soulèvement - commentairesAu-delà du désir de soulèvement2020-05-16T16:32:40Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment832020-05-16T16:32:40Z<p>[Loi Avia]<br class="autobr" />
C'est de cette pensée lunaire et homicide, oui Marie-France, que la gauche gourde porte aujourd'hui la punition. Voilà pourquoi la Macronie a décidé de frapper un bon coup, par la loi Avia, afin de faire taire le lion rugissant et ténébreux. Même l'indignation, réelle ou scénarisée du journaliste Serge Faubert, du Média, n'y fera rien : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=jgBQ25RjEzg" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">https://www.youtube.com/watch?v=jgBQ25RjEzg</a></p>
<p>David Leprince.</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-16T16:27:00Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment822020-05-16T16:27:00Z<p>« Vous posez-vous les bonnes questions ? » Attention, cela va tancer...</p>
<p>Il faut dire la vérité ! Vous posez-vous les bonnes questions ? Parlons donc librement et en vérité... Premier constat : à vous lire, comme vous avez l'air de ressasser dénonciations, critiques acerbes, jalousie clandestine, cet affect du ressentiment qu'a si bien décrit Frédéric Nietzsche pour souligner le fonctionnement de ceux qui s'enferment dans la négativité de la représentation et le renoncement à prendre la vie telle qu'elle vient !</p>
<p>Quand je demande si vous vous posez les bonnes questions, je songe en particulier à celle-ci : dans l'exacte mesure où vous donnez l'impression de vous arrêter sur un certain désespoir ou une forme d'échec de voir le monde changer une bonne fois pour toutes (c'est ce qui semble apparaître ici dans le commentaire en la personne du nommé Philippe Roy), convenez qu'il ne suffit pas de faire cette observation, mais qu'il est également utile d'en interroger les causes ou les fondements. Il semble bien que le problème de la gauche que vous incarnez et qui ne marche pas (excusez ma transparence de ton, d'autant qu'il ne s'agit pas de regretter toute la gauche, mais celle-là même dont vous vous réclamez, et permettez-moi de préciser immédiatement que je n'ai effectivement rien contre la gauche, car elle a au moins le mérite d'amuser la galerie, c'est déjà très bien), c'est que cette gauche-là, dis-je, se contente de vilipender, de critiquer à tout bout de champ, de maugréer sans formuler aucune proposition ou lever jamais quelque espérance... A vous lire donc, jamais vous n'exposez des fins politiques qui puissent, non pas seulement faire consensus, mais donner du crédit à vos plaintes et gémissements, et vous permettre d'en sortir. Pire encore : comme politiser sa pensée ou son comportement, c'est définir des méthodes de réflexion et surtout d'action, comme entrer en politique citoyenne, c'est prendre conscience que les fins ne sont pas grand chose si elles ne sont pas articulées à des moyens (par exemple, il ne suffit pas de dire qu'on est contre le chômage, puisque d'aucuns peuvent s'accorder sur la finalité de l'abolition du chômage...), encore faut-il présenter les façons d'atteindre ces fins (ce qui se traduirait, dans notre exemple, par l'établissement réfléchi d'un programme pour venir à bout du chômage), encore faut-il articuler nommément des moyens à des fins. Et c'est là où, sous vos latitudes maladroites (encore une fois, excusez ma transparence de ton, et veuillez bien croire que je m'essaie de discuter avec vous avec beaucoup de sympathie et d'abnégation), le bat blesse. Pour le dire d'un trait : vos dénigrements vous desservent, ils n'entraînent pas crédibilité ni conviction par cela seul qu'ils ne sont pas adossés à des analyses et à des propositions qui permettent enfin de tracer un chemin concret, clairement perceptible pour le plus grand nombre, susceptible d'emporter l'adhésion commune. Bien au contraire, ils n'inspirent que méfiance, désarroi, crainte... Vous connaissez l'adage populaire : la critique est facile, mais l'art est difficile.</p>
<p>Les gens savent bien que les lignes que vous couchez sur le papier ou que les caractères que vous saisissez compulsivement sur votre clavier d'ordinateur ne sont pas assortis d'autre chose que de la même antienne consistant en l'appel à la ruine et à la nuit noire sans lune... Admettez qu'il y manque cruellement de la consistance, quelque chose qui pourrait émerger et qu'on nomme « confiance en l'avenir », « compréhension du réel », « espérance certaine », « quête de sens ». Comme le résumait très clairement le philosophe Luc Ferry et ex-patron des enseignants (il est notable qu'il y a une dynastie impressionnante des Ferry dans l'histoire, ne serait-ce que depuis Jules et Enrico, et qu'il est vraisemblable que Luc sera étudié, à terme, en classe de philosophie de terminale, quand tous les autres seront vite oubliés), dans un livre vibrant et plein de sagesse dont le tirage intimidant le dispute à l'aura médiatique dont il a justement bénéficié, et qui vise à sortir du réflexe pavlovien de la dénonciation apocalyptique qui tourne en boucle ou en rond dans la bouche des gauchistes de bon aloi. En effet, nous exhortant, avec l'éminent André Comte-Sponville, dans « La Sagesse des modernes », à nous préserver du désir de restaurer un « passé perdu » qui nous a désenchantés avec le fascisme et le communisme par leurs terrifiants effets (Robert Laffont, 1998, p. 421), et à ne pas « sombrer à nouveau dans quelque funeste mythologie de l'avenir radieux (ibid. p. 476), il énonce ceci : « Plus personne n'assume véritablement aujourd'hui les conséquences d'un ''retour en arrière'' salvateur ni davantage celles de l'avenir radieux censé être garanti par une société sans classe et sans exploitation. En clair : le fascisme et le communisme sont morts. Mais le geste demeure, d'autant plus insaisissable, voire irréfutable, qu'il ne prétend plus à aucune positivité. La stigmatisation de la décadence et du déclin se veut résolument à l'écart des nostalgies romantiques. Il n'est plus aucune restauration en vue. Quant au progressisme d'antan, il se méfie comme de la peste de tous les idéaux révolutionnaires, à commencer par les siens propres » (ibid., p. 421-422). Et plus loin : « La critique radicale n'a d'ailleurs plus d'issue positive maintenant que les grands modèles utopiques ont été totalement discrédités : seule demeure la posture critique, vidée de tout contenu capable de légitimer des alternatives plausibles » (Ibid., p. 442).</p>
<p>Il faut donc vous demander pourquoi vos tentatives, dans vos facondes, pour « décongeler » tantôt la dénonciation insipide, de type romantique ou religieux, d'un paradis perdu, tantôt l'illusion ennuyeuse, aux accents révolutionnaires et irresponsables, d'un avenir merveilleux sont couronnées tant d'insuccès. Comme le signale Luc Ferry, « il est vrai que l'intellectuel critique [expression d'intelligence critique qu'il a la prudence de mettre entre guillemets dans le livre] aime à faire porter l'examen sur toute chose... plutôt que sur lui-même. L'ironie n'est pas toujours son point fort » (Ibid., p. 421).</p>
<p>Mais il y a plus. Un autre constat s'impose (pardonnez-moi de mettre derechef les pieds dans le plat, aux fins, là encore, de discussion démocratique et de faire avancer positivement les choses). Lorsque nous voyons prospérer des communistes, comme par exemple Ian Brossat, dans les palais de la municipalité de Paris, cela ne manque pas de laisser songeur les uns, ou de prêter à rire aux éclats les autres, n'est-ce pas ? Un communiste entouré de dorures, à la bonne heure ! Quelle hypocrisie ! Sans compter que ceux-là même qui invitent à bouder les urnes doivent, en catimini, voter pour lui, pour des raisons familiales, capitalistes, carriéristes, utopiques, ou que sais-je encore ?... Bref, l'insincérité, la mauvaise foi, le fait de tirer bénéfice du système qu'il dénonce achève d'ôter tout crédit au critique communiste révolutionnaire.</p>
<p>Cette tendance peut s'observer jusque chez certains enseignants, qui désirent inculquer sournoisement et inconsciemment, avec une certaine nostalgie ou bienveillance criminelle, l'idéologie léniniste (cela est patent notamment dans le commentaire de Philippe Roy), sous couvert d'interroger avec ridicule ce qu'ils appellent le « concept de dictature » (en oubliant, du reste, que la dictature léniniste a entraîné des millions de morts), alors même qu'ils sont, dans le même temps, d'autant plus au service de l'État qui les nourrit (leur mère nourricière) qu'ils ont cherché avec acharnement, insistance et supplication à passer et repasser des concours, à déposer des dossiers et des candidatures pour être enfin admis dans l'enseignement, quelque degré qu'il comporte (primaire, secondaire, supérieur...), ou, si vous voulez, pour collaborer dans les rangs du ministère dirigé aujourd'hui par Jean-Michel Blanquer, leur patron, qu'ils attaquent, les lèvres écumantes, tout en empochant salaires, traitements et avantages auxquels il ne renonceraient évidemment pour rien au monde...</p>
<p>Dernière remarque, qui est liée à l'absence totale de reconnaissance de l'utopiste révolutionnaire à l'égard de la démocratie qu'il dénonce comme une usurpation des libertés : en effet, s'il y a une différence éblouissante entre la dictature et la démocratie, elle tient, parmi bien d'autres critères visibles, au fait que seule la démocratie permette au contempteur communiste de déverser librement critique et venin sur la démocratie, y compris sur ce site « Ici et ailleurs » qu'il anime. Il est bien certain que, sous le régime despotique du type lepéniste par exemple, il y aurait belle lurette que ce site serait dissous ou fermé, et que ses rédacteurs ou activistes, qui n'ont du reste jamais empêché un démocrate de dormir, seraient sous les verrous...</p>
<p>Voilà qui nous rappelle tout bonnement combien, en politique, il existe toujours le pire du pire, et combien il est important, en conséquence, de se défendre d'avaler naïvement la rhétorique de l'affliction d'une certaine gauche, et de céder aux sirènes du communisme fasciste ... Merci pour cet échange. Marie-France Lavilaine, pour contribuer, vous servir et vous éclairer avec passion démocratique. Cordialement.</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T13:33:06Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment802020-05-10T13:33:06Z<p>Je viens de relire votre article, je suis d'accord sur le constat de l'incurie gouvernementale, de l'effet de révélateur produit par la "pandémie" - si réellement c'en est une, mais j'ai quelques réserves et objections.</p>
<p>Ce qui m'a sidérée, au sens fort du terme, c'est l'écart entre les chiffres qu'on nous donne (massivement sous-évalués bien sûr, mais ce sont ceux qu'on nous donne) - 270000 morts sur la planète, et les effets induits. La panique, au sens littéral, pour une grande part irrationnelle, que ça a suscité, au point que l'on sacrifie l'économie sacro-sainte à la terreur de la mort, alors qu'elle frappe plutôt les "vieux" (à partir de 60 ans - mais les ultra-vieux semblent résister, la mère de Josette, 103 ans, a été admise aux urgences pour difficultés respiratoires, mais ce n'était pas le covid) et les pauvres, les "minorités ethniques" , comme on dit (soit, aux USA, au premier chef les Africains-américains les plus démunis, comme ils veulent être nommés), les "migrants", bref, les "exclus", les encombrants, les "superflus", pour parler comme Anders ou Arendt. Je ne m'explique toujours pas, outre les problèmes techniques induits par le démantèlement des services publics, à commencer par l'hôpital, le manque de masques, respirateurs etc) qui ont contraint au confinement pour "lisser la courbe", que l'on ait paralysé la planète j'allais dire "pour si peu", si l'on s'en tient, toujours, aux chiffres officiels". D'ailleurs, maintenant qu'elle retombe, la panique, l'économie reprend le dessus, et le jour d'après ne sera pas joyeux, chômage massif, misère accrue etc.</p>
<p>Alors pourquoi ? Parce que, cette fois-ci, le virus a frappé partout ? Mais très inégalement, d'abord les "pays riches" (même si d'abord leurs pauvres). Très peu l'Afrique, nous dit-on. Mais le sida avait liquidé une ou deux générations, d'où la "jeunesse" du continent noir, accoutumé, en plus, à bien d'autres virus terrifiants. Il aimerait le froid, le Covid ? D'abord les pays "riches", donc, peu préparés, de moins en moins soucieux de la santé publique, à commencer par l'America first trumpienne, sur ce terrain aussi, l'Angleterre, bref, les mères du capitalisme et de la démocratie réunis. Et puis, on a surmédiatisé à outrance, impossible d'y échapper sauf à fermer la télé, ce que j'ai fait, me contentant le matin et le soir des dépèches de l'AFP, de Médiapart et du Monde au compte gouttes. Pourquoi ? Je pense que l'exclusion de la mort de la vie, si je puis dire, n'y est pas pour rien - le jeunisme, le refus de vieillir, la "décorporéisation" - le corps "naturel" est l'ennemi, un objet à sculpter pour les riches, une malédication pour les pauvres, premières victimes de l'obésité et de ses suites, par exemples. J'y reviendrai si j'écris sur le noli me tangere (sauf pour cogner sur les femmes et les manifestants).</p>
<p>Pour revenir à l'article :</p>
<p><img src='https://www.ici-et-ailleurs.org/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je crains que vous ne généralisiez/idéalisiez le "désir de soulèvement", même s'il existe ici et là, comme les tentatives de "vivre autrement", ZAD etc. Les gilets jaunes, je ne les ai jamais rencontrés "en vrai", mais ils m'ont semblé très divers et surtout divisés, surtout dans la deuxième partie du mouvement, même s'ils ont secoué le pays, et été honteusement "zappés" par un "grand débat" bidon de notre roitelet qui se voudrait empereur avec les notables locaux. Il existe des désirs de soulèvements très divers, épars, et les intellos se précipitent dessus, voir Lordon à Nuits debout... mais chez nous, ce ne fut pas Hong Kong (pour ce que j'en sais). Et si jamais soulèvement il y avait, je crains qu'il ne débouche que sur un retour à l'ordre, nouveau ou non, comme vous le faites d'ailleurs en fin de parcours me semble-t-il.</p>
<p><img src='https://www.ici-et-ailleurs.org/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Je ne sais pas ce que c'est que "le peuple", et ne l'ai jamais su. Chacun entend ce vocable comme ça l'arrange. Alors, quelle volonté "populaire" ? volonté de qui ? La société me semble plus fragmentée que jamais en "mondes" clos, j'en ai aperçus quelques uns, mais le "peuple", jamais - ce pourquoi la démocratie, c'est un des thèmes de mon pavé, a toujours été, au niveau de ses institutions politiques surtout, mais pas seulement, un leurre. Chez les Grecs c'était clair, le demos était mâle et propriétaire foncier d'abord, dans les constitutions des révolutions de la fin XVIIIe aussi, le capitalisme n'arrangea rien. La démocratie "civile" ou "sociale" fut vite biaisée elle aussi, malgré la prolifération des associations de tous types.</p>
<p><img src='https://www.ici-et-ailleurs.org/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Quelle "dictature" populaire ne tournerait pas aussi mal que celle prétendue "du prolétariat" ? Les soviets russes se bureaucratisèrent "par le bas" autant qu'ils furent phagocytés par les partis, surtout le bolchevik mais pas que, a montré Ferro, documents à l'appui, et les circonstances dramatiques d'Octobre ou de la révolution chinoise, où ils furent d'emblée créés par le PCC, n'expliquent pas tout. Je pense comme Rousseau que les représentants finissent forcément par se servir d'abord, et que "l'homme" intéressé de ce qu'on appelle depuis Hegel la société civile l'emportera toujours sur le "citoyen".</p>
<p>Donc, je ne vois guère d'issue, l'imagination politico-sociale est en panne, d'autant qu'il faut penser planétaire, que l'emboitement des poupées gigognes réchauffement climatique/ultra-libéralisme/leurre démocratique/nationalismes montants qui se nourrissent les uns les autres me semble impossible à surmonter, que la lutte de chacun contre chacun finit toujours par l'emporter sur les solidarités de circonstance. Comme disait Anders, si je suis désespéré, que voulez-vous que j'y fasse ? Ça ne veut pas dire qu'il faille cesser de se battre, de dénoncer, mais on manque tragiquement d'utopie - on mieux que jamais que son propre est de ne pouvoir exister, mais au moins elle sert d'étoile polaire...</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T12:41:15Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment792020-05-10T12:41:15Z<p>"Vous n'êtes pas des hommes, mais seulement mes membres et mes bras"<br class="autobr" />
(Capitaine Achab aux matelots de Moby Dick).</p>
<p>Cher Alain, salut,</p>
<p>L'expérience près de mon père (qui était charpentier avant de devenir prof de math) m'oriente à dire que : quand on enfonce bien le clou sa tête sortira de l'autre coté opposé. <br class="autobr" />
C'est très vite dit ce que m'inspire ton dernier texte : effacer la peur de revenir vers l'opposé de la démocratie actuelle, même si cela invoque Lénine ou d'autre actions valables pour la lutte.(Shakespeare fait une telle invocation dans Songe d'une nuit d'été). Et de ne pas se perdre dans l'enfumage d'une Third Way, pain azyme de tous les Henri Cili de ce monde. <br class="autobr" />
C'est, je pense, ces enfantillages adultères (le contraire de Carroll ou de M. Twain) qui ont contribué à l'effacement et la disparition du "prolétariat" que tu soulignes bien en rouge. En infantilisant la conscience politique des adultes, le Capital et ses réseaux ont réussis ce sale coup, surtout maintenant en temps de confinement : il était grand temps de se sonder, de se mettre à bien réfléchir sur le knockdown de notre régime actuel. Mais non, on assiste partout à des posts des horripiles réseaux sociaux : la vie en confinement de l'un et de l'autre, les tam tams sur "la charge mentale" des femmes sous confinement, le visage pas maquillé de Carla ... Presque tout le monde y participe. Et on assiste à la monté de l'esprit Vichy du "peuple de terrasses" (moi je dit : peuple rohmérien des terrasses, pour emmerder Orgest e son coté très open des fois). Les gens "civilisé" encouragés par Castaner, appellent les flics si une maman s'amuse avec son enfant 5min de plus de l'heure de sortie quotidienne.<br class="autobr" />
J'ai compris enfin ce que veut finalement dire (à l'envers d'un Huoullebecq) L'impossibilité d'une île.</p>
<p>Je ne souhaite pas faire l'exégète, mais un commentaire de Mr Houser (le site), réaction sur ton marteau-article, me semble celle de quelqu'un qui a domestiqué la peur et l'hésitation virale "démocratique" face au moments historique politiques du passé auxquels on attache que son manque d'une démocratie ruminante. Avant l'arrivé de ce virus actuel, Burroughs (l'invité d'honneur du tout dernier diner de Foucault chez lui à Paris) avait déjà dénoncé le virus majeur de la Vache démocratique : sa langue. Et avant qu'il (Hauser) t'appelle de rentrer à la maison (comme Elvis essaye de nous faire rentrer dans son pastorat et nationaliste et badiouan) il serai mieux de se rappeler que nous sommes tous soumis à ce virus aussi mortel, et qui fait des salauds de nous tous, sans vouloir peut être ; il suffit de penser à nos CV et Lettres de motivations.<br class="autobr" />
Ce qui m'attriste est que cette "logique" est très proche de la réaction de la majorité albanaise à ton article. J'y attendais bien sur à cela, c'est la reason principale de l'avoir traduite et publié. La quasi totalité évoquent ce coté Maoceduiste et marxiste de ton analyse. Réaction basée surtout sur un point de vu délétère sur la Chine, auquel Mr Kadare a si bien contribué. <br class="autobr" />
Dans un passage tour de force tu évoques le futur très proche : la revanche du capital, le patriotisme économique, le catéchisme du travail ; le Medef ne mâche pas les mots là-dessus déjà... A partir de ce lundi je serai obligé d'aller travaillé déguisé en touriste japonais ! Voilà un autre trait hygiéniste absorbé par le régime, les masques interdisants à communiquer directement, sinon on s'exprime avec ce "muffled voice" des monstres du cinéma cheap hollywoodien.</p>
<p>Et l'Inde oui, personne d'autre n'en parle. On évite dans la presse frenchy les images de ses mesures insolites de la police indienne qui obligeait les "casseurs" des règlements de confinement à sauter littéralement comme des grenouilles :</p>
<p>Coronavirus outbreak : Indian police punish lockdown offenders with violence, push-ups <br class="autobr" />
(<a href="https://www.youtube.com/watch?v=VdDGUvLoJvI" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">https://www.youtube.com/watch?v=VdDGUvLoJvI</a>)</p>
<p>un spectacle qui aurait fait pleurer Aristophane !</p>
<p>Grâce à tes articles j'ai compris finalement la petite fascination du monde politique international (surtout de macronie) pour le minable premier albanais Edi Rama. Ce mec incarne tout d'un pouvoir à la romana, rêve de toute la bande politicienne qui se cache encore derrière les normes démocratiques mais juste pour ne pas se ridiculiser à ce point comme notre chef albanais. Ce n'e pas pour rien qu'ils (les Attali, les F Mitterand, Soros) l'ont laissé faire cette personne qui va plus loin de ce que Mélenchon dit à propos de Macron.</p>
<p>Donc, tu fonces le clou qui perce la chair de tous nous qui avons encore des illusions sur un redressement possible de cette macronie et de tous ses semblables. Ils vont nous laisser respirer (l'irrespirable bien entendu) à coté d'un cadavre putride qui a le corps des Versaillés et la gueule de Jeff Bezos. Afin de "dialectiser" la mort (je reprends ton terme). C'est ce qui relève aussi ce film formidable (eh oui de série B) promontoire, de Richard Fleischer (mais peut être tu le connais déjà) :<br class="autobr" />
<a href="https://ok.ru/video/293641194044" class="spip_url spip_out auto" rel="nofollow external">https://ok.ru/video/293641194044</a></p>
<p>Comme dans le film, on va avaler les corps des morts d'Ehpad en guise de vitamines de la Continuité !!</p>
<p> J'espère que ça ne durera pas ainsi. Sinon, la finale sera un peu comme la fin de cette nouvelle de Conrad, "Typhon" (qui, pareil à "Moby Dick" raconte en fait une mutinerie manquée) :
<br /><img src='https://www.ici-et-ailleurs.org/squelettes-dist/puce.gif' width="8" height="11" class="puce" alt="-" /> Bon, pour quelqu'un de si bête il s'en est sorti foutrement bien. <br class="autobr" />
Afin d'être ré-élu.</p>
<p>Orgest avait exprimé la volonté d'enchainer avec la traduction de ton "Confiener sans ménagement ..." pour le même blog albanais, malgré la réaction des albanos néolibéraux d'Amérique. Je lui dit de laiser tomber un peu les pleurniches féministes de Nicole Loraux et de se mettre au travail...</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T12:35:07Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment782020-05-10T12:35:07Z<p>Cher Alain,</p>
<p>j'ai lu vos textes à vous et Alain publiés sur Ici et ailleurs, de même qu'un bon nombre de ceux que vous avez consacré à la crise du coronavirus. Ils proposent toujours des angles d'attaque intéressants, pertinents, inattendus (telle la réactivation du concept de dictature...j'ai d'ailleurs travaillé cette année avec des élèves sur le texte de Lénine sur la dictature du prolétariat dans L'Etat et la révolution, est-ce que j'en sentais l'urgence ?...)</p>
<p>Il y a cependant un point, récurrent, qui me pose problème dans vos analyses. Elles sont beaucoup trop centrées sur le pouvoir du gouvernement. Vous semblez oublier qu'il traverse aussi la population (remarquez que je prends la précaution de ne pas parler de peuple...). Ainsi, dans le dernier article, le désir de soulèvement est celui du peuple ordinaire, c'est un dégagisme de la masse, populaire (ce sont vos termes). Vous prenez comme exemple celui des Gilets jaunes. Or, ce serait oublier le désir de signe de contraire propre à la partie moyenne de la population : un désir de retour à la normale. Je peux certifier à travers les discours de la population-moyenne qu'elle n'a aucun désir de soulèvement, et qu'une grande partie d'elle en a horreur comme elle a eu horreur des Gilets jaunes...Vous voyez donc loin en posant le problème post-soulèvement (Au-delà du désir de soulèvement) car ce désir devra en vaincre un autre qui est celui du retour à la normale...Et vous savez comme moi qu'un désir peut aller contre l'intérêt même des gens qui désirent (exemple de l'Américan Dream). L'état dans lequel se trouvaient et se trouvent encore les hôpitaux n'est pas que la conséquence des gouvernements mais aussi du "j'en foutisme" de la population, j'en sais aussi quelque chose pour l'état de l'éducation nationale (où il faut même ramer pour mobiliser une petite poignée de collègues...). Qu'il y ait eu du soulèvement ces dernières années (avec des peuples, comme le peuple des Gilets jaunes), plus qu'il y en avait eu avant, j'en conviens mais que cela puisse changer d'échelle et être celui de la conversion de la population en un peuple, j'avoue avoir du mal à le croire.</p>
<p>Le désir du retour à la normale, auquel oeuvre le déconfinement qui commencera ici demain, se satisfait par le retour des libertés individuelles sur lesquelles s'appuie la gouvernementalité (qu'elle soit celle de l'Etat ou celle qui traverse les individus). Pour beaucoup, la liberté politique (être acteur de politique vive) ne se traduit que par le vote. Combien de fois ai-je entendu que la politique est affaire de spécialistes, de gens qui s'y connaissent en économie etc. et qu'elle n'est pas l'affaire de tout un chacun. Les crises politiques ne sont que des problèmes techniques, des problèmes de dysfonctionnement, de gestion politique. Alors oui, cela peut aller jusqu'à la volonté que certains dégagent mais c'est pour en mettre de soi-disant plus compétents à la place (le diagramme est le même...). Bref, je ne suis pas sûr qu'avec le déconfinement, la haine qu'ont pu avoir les gens (surtout en tant que leur immunité n'était plus garantie) se recycle en désir de soulèvement...Je ne suis même pas sûr que la question des manques de moyen hospitaliers soit encore aussi centrale dans quelques mois, le présentisme des désirs de libertés individuelles effaçant les mémoires (les crises financières n'ont pas empêché de mettre un banquier au pouvoir en France, ni un homme d'affaire aux USA...)</p>
<p>Je pense qu'il est vital de penser actuellement les lignes de fuite, et d'en produire virtuellement déjà en pensant leurs sites, et votre article "Au-delà du désir de soulèvement" va dans ce sens, mais il y a un au-delà du désir de retour à la normale qu'il faudrait intégrer dans la problématique. On n'évacue pas comme ça le principe de répétition quand bien même il serait suicidaire...</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T12:32:57Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment772020-05-10T12:32:57Z<p>Merci camarade révolutionnaire. Plus proche de Sorel dirait-on. Vous analysez bien les apories du moment actuel. Et les possibilités du soulèvement. Vous pointez bien le sentiment d'une grève générale involontaire, déjà palpable et encore virtuelle. Vous prônez la violence dans l'argumentaire de Babeuf, mais vous mettez en garde face aux forces répressives et sanglantes qui pourraient se déchaîner sur le peuple en cas de soulèvement présent, violence du fauve féroce du capitalisme, belle image benjaminienne. Dictature je chérie ton nom, ou j'écris ton nom, je suis né pour te connaître. Il y a toujours le kaïros et le moment de flottement du pouvoir. On l'a senti au moment des gilets jaunes. Il faut creuser l'aporie, c'est ça la déconstruction comme dirait Derrida.<br class="autobr" />
Très intéressant.<br class="autobr" />
Thierry</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T12:29:38Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment762020-05-10T12:29:38Z<p>Both jaws, like enormous shears, bit the craft completely in twain. (Moby Dick)</p>
<p>Cher Alain,</p>
<p>Je n'ai pas encore fini de lire votre texte. Première réaction, donc.<br class="autobr" />
Oui, bien sûr, « tout le monde a pu se convaincre que ce qui est en jeu n'est pas une affaire de conjoncture défavorable passagère ». Peut-être avec le conditionnel : « tout le monde devrait […] » ? Question secondaire. Plus important, ou essentiel : je n'arrive pas — ou pas encore — à me convaincre, malgré des efforts renouvelés, que « ce qui est en jeu », ce serait « un changement d'époque ». Assurément, nous avons quitté une « époque », mais pour entrer dans quelque chose que j'ai du mal à qualifier. Je ne sais pas ce que c'est. Je sais, cependant, ou je crois savoir que ce n'est pas une époque. Ça ne peut pas être une époque. C'est quelque chose qui grimace une époque, mais pas une époque. Pas plus que nous changeons de « monde ». Et caetera. Evidemment, si l'on changeait d'époque, c'est tout naturellement qu'il nous faudrait envisager un autre, un nouveau « paradigme de la lutte collective ». Mais si ce n'est pas une époque, alors quoi… ? La démocratie, telle qu'elle fonctionne [je laisse de côté la question de savoir si elle est vraie ou fausse, authentique ou inauthentique, etc., si je parle en tant que démocrate ou non, si je me prends les pieds dans la démocratie ou pas, etc.], a réussi à transformer une grande partie des travailleurs (ou des salariés, comme on voudra) en auxiliaires du capital. L'objectif, en partie atteint — là encore, je crois bien —, est bien sûr de transformer l'ensemble de la population en un agrégat de supplétifs de ce même capital (ou de ses représentants, etc.). Les supplétifs, nous savons bien comment ils sont récompensés de leurs efforts, au bout du compte… [Si je parle, d'abord, des travailleurs, c'est parce que les autres, et en particulier les « intellectuels », ils ont enfilé cette tenue de supplétifs depuis trop longtemps pour mériter qu'on s'y arrête encore.] Auparavant, il aura fallu le tour de prestidigitateur qui consiste à faire en sorte que « l'exploitation des travailleurs par le capital se réalise au moyen de l'exploitation du travailleur par le travailleur » (Marx, Le Capital) [Voir aussi Foucault]. Dans la version salaud, ce serait : « Oui, je désire, pour ma part, que l'ouvrier qui n'a que ses bras, puisse aussi participer aux bénéfices de son maître, devenir capitaliste à son tour, et s'élever à la fortune. » (Thiers, De la propriété). Ce que je veux dire, c'est que la « lutte collective » tout autant que les « résistances » [et bien sûr, les « lignes de fuite », pour ne pas parler des « transgressions », etc.] sont devenus pour moi autant de références mortes ou moribondes (en tout cas, sans éclat) qui nous permettent d'y « croire » encore… comme on croit à une divinité-zombie qui cause encore du salut de l'humanité [émancipation !], mais ne fait que causer. Tu me diras : c'est toujours ça de pris. Cela pourrait déboucher sur… Et caetera. Ouais ! Pas convaincant, car il n'y a peut-être déjà plus rien à prendre.</p>
<p>Je ne suis pas d'un pessimisme absolu, pour autant. La preuve ? Voici ce que j'écrivais dans un petit livre publié en 2015 :</p>
<p>« Et si nous ne pouvons nous soutenir pour y arriver ni de l'institution [la fameuse démocratie, ou bien le « Tiers supérieur »], qui ne semble pas prête à recouvrer sa puissance, ni de la révolte [ce sera, par exemple, les Yellow vests ou Yellow jackets (je t'ai dit que je me suis mis à l'anglais, mais à chaque fois que tu me signales que tu as écrit un texte avec l'ami Alain Naze, j'arrête mon instruction… avec plaisir !], qui ne peut aujourd'hui se traduire en contrainte et limite, nous devons nous appuyer — du moins provisoirement — sur l'intime et simple conviction que nous partageons avec Artaud, selon laquelle : ‘'On n'arrêtera jamais la vie.'' »</p>
<p>Afin d'être bien protégé et de montrer que je n'avais pas de penchant pour l'abandon des convictions [Renégat ! Renégat ! Ah ! Ah ! Ce que je ne suis pas !], j'avais écrit ce petit livre sous l'égide de Francis Scott Fitzgerald :</p>
<p>« One should, for example, be able to see that things are hopeless and yet be determined to make them otherwise. » (The Crack Up) [English ! English !...]</p>
<p>Je continue la lecture de votre texte.</p>Au-delà du désir de soulèvement2020-05-10T12:25:35Zhttps://www.ici-et-ailleurs.org/contributions/actualite/article/au-dela-du-desir-de#comment752020-05-10T12:25:35Z<p>Je signe votre texte, si c'est possible !<br class="autobr" />
Je me rends compte aussi que nous parlons de pouvoir destituant et non de "puissance" destituante car nous pensons que ce moment de la force est indispensable. On peut dire qu'il faut organiser le soulèvement ou bien qu'il faut réaliser la puissance destituante, est-ce bien cela ? Par contre, mon problème est celui de savoir qui va mettre en acte ce pouvoir. En suivant Lénine, je dirais qu'il ne faut théoriser que quand on a une base matérielle (les soldats pour lui). Pour nous, quelle serait la force capable d'instaurer cette dictature ? Vous dites à juste titre que ce n'est plus le "prolétariat" (la classe ouvrière des grandes industries ?). Mais quelles forces sociales peuvent se charger aujourd'hui d'un travail de ce genre, un travail proprement titanesque ? Pour les théoriciens marxistes, cela ne posait pas de problèmes. Quand Gramsci arrive à Turin de sa Sardaigne natale, il découvre, lui le petit paysan, la classe ouvrière. La "force" est déjà là, il se met à son écoute, il n'a qu'à étudier, à faire de la théorie sur la base de ce mouvement en acte. Korsch ou Lukacs ont dû faire la même expérience. Pour nous le problème est beaucoup plus complexe car nous devons travailler à composer un peuple qui n'est pas (et ici c'est Machiavel qui peut probablement nous aider, lui qui invente un "peuple").<br class="autobr" />
A suivre....<br class="autobr" />
Merci de votre travail.<br class="autobr" />
Luca</p>