No news, good news - Palestinian lives don’t matter

, par Alain Brossat


La presse de référence, si friande de fake news à démonter pour l’édification de ses lecteurs, excelle à l’occasion dans un genre bien plus roboratif encore – le no-news.

Samedi 30 mai, Iyad Halak, un Palestinien autiste de 32 ans a été tué par un policier israélien dans la Vieille Ville de Jérusalem. Dimanche 31 mai, le ministre de la défense israélien Benny Gantz a présenté des excuses publiques pour cet assassinat.
La nouvelle a fait le tour du monde, elle a été répercutée par les agences du monde entier, le cercueil de la victime a été accompagné par des centaines de Palestiniens en colère.
L’armée israélienne, dans le même temps, se prépare pour l’annexion unilatérale par Israël de la partie "utile" de la Cisjordanie, avec la bénédiction de la Maison Blanche – les dirigeants européens étant, eux, comme d’habitude, aux abonnés absents.

Cherchez dans Le Monde électronique aux dates de ces derniers jours – pas un mot sur ce crime raciste. Une page sur la correspondance de Marie-Antoinette avec son amant, tout ce que l’on veut sur le rétablissement de l’ordre à Hong Kong – sur l’assassinat de sang-froid de ce Palestinien, pas un mot.

Godard, dans sa dystopie Alphaville, avait inventé un titre de journal, Figaropravda. Il n’avait rien vu : Le MondeleMonde, ça a une autre gueule, tout de même.

Mise à jour, 10 juin 2020 :

Il n’a pas fallu moins de dix jours au Monde pour publier enfin un article sur la mort du jeune Palestinien à Jérusalem – et encore, parce que Netanyahou en a parlé publiquement... C’est ce qu’on appelle breaking news...