La vente de gilets jaunes interdite dans trente départements

, par Colonel Mario Gibié


De notre correspondant en Fake Newz’land, Colonel Mario Gibié

Les préfets d’une trentaine de départements français, statuant par arrêté, viennent d’interdire à la vente au public les gilets jaunes destinés à l’origine à la sécurité routière et devenus, au cours des derniers mois, l’emblème du mouvement de contestation le plus massif et le plus durable depuis Mai 68.
Des fonctionnaires préfectoraux seront chargés de veiller à ce que ces décisions soient suivies d’effet en opérant des contrôles dans les commerces concernés – grandes surfaces, stations-service, magasins d’équipements divers, etc. Les infractions constatées donneront lieu à des amendes de 500 à 1000 euros, pouvant s’élever à 2500 euros en cas de récidive. En cas de refus persistant d’obtempérer, en dépit des amendes et des mises en demeure, les infracteurs s’exposent à la levée de leur inscription au registre du commerce et à la fermeture de leur établissement.
Cette mesure devrait être rapidement étendue à l’ensemble des départements français, y compris ceux d’outre-mer.

D’autre part, les services du ministère de l’Intérieur envisagent d’interdire par décret, dans les jours qui viennent, la détention et le port du gilet jaune par les automobilistes et, a fortiori, par toute personne ne se trouvant pas en situation de conducteur ou passager d’un véhicule automobile. De la même façon, tout un système de sanctions est à l’étude, pouvant aller jusqu’à la prison ferme en cas de récidive aggravée.
Selon les experts de la sécurité routière auprès du ministère de l’Intérieur, le port du gilet jaune réfléchissant jusqu’ici obligatoire en cas d’arrêt d’urgence ou de panne sur le bord d’une route ou d’une autoroute pourrait être remplacé par l’utilisation combinée de fusées de détresse et de cornes de brume – charge aux automobilistes de s’équiper du kit composé de ces articles et qui serait rapidement mis en vente dans le commerce pour une somme moyenne de 130 euros (un peu moins en grande surface).

Enfin, une cellule a été installée Place Beauvau, afin d’étudier les mesures à envisager, face à la généralisation sur tout le territoire des dégradations commises sur les radars établis le long des routes et autoroutes. Selon un document de travail qu’Ici et Ailleurs s’est procuré, des gardes statiques confiées à la Gendarmerie pourraient être mises en place, chargées d’assurer la protection des radars, de nuit notamment, gardes dont les militaires qui les assurent seraient habilités à faire usage de leurs armes en cas de « tentative d’aggression » (sic) contre les radars. Ces sabotages étant assimilés à des actes terroristes, leurs auteurs seraient, au reste, passibles de peines allant de dix ans à vingt ans ferme – certaines peines, en cas de circonstances aggravantes (utilisation de disqueuses thermiques, par exemple) pouvant être déclarées incompressibles. Dans le but de rétablir auprès des automobilistes le respect des radars et le sens de leur utilité, l’organisation d’une « Journée nationale et civique du radar » serait confiée à la Sécurité routière, à l’occasion de laquelle notamment les enfants des écoles seraient appelés à accompagner les équipes de policiers et de gendarmes équipés de radars mobiles et à participer au nettoyage des panneaux de limitation de vitesse à 80km/h.

Dans son édition datée 20 janvier 2019, Le Monde salue ces mesures et ces projets, dans un éditorial conduit au pas de charge : « Le pouvoir exécutif n’a que trop tergiversé et laissé la situation se dégrader avant de se décider à prendre ces mesures énergiques qui vont dans le bon sens. Le gilet jaune est, dans ce pays, devenu synonyme de chienlit, il est l’emblème même de tout ce qui met en péril notre démocratie libérale. Quant aux fameux radars, en tant qu’ils sont le moyen de protéger la sécurité des automobilistes, ils doivent être respectés, car ils font partie intégrante du bien commun. Il en va donc de la responsabilité de chacun de veiller à leur intégrité et leur bon fonctionnement – au même titre exactement que les passages à niveau et les urgences vétérinaires (re-sic). Il est plus que temps que force reste à la loi ».

L’animateur d’un blog très en vogue parmi les supporteurs du mouvement, et qui signe du pseudonyme transparent de « Gilles Héjaune » écrivait ce matin, en réaction à cet édito : « Depuis qu’on a vu entrer un millionnaire tchèque du nom de Kretinski dans le capital du Monde, le niveau [y] monte. Le crétin des Tatras s’étant ajouté aux crétins des Alpes, ou du boulevard Blanqui (pauvre Blanqui...), la chose était fatale... Les Fenoglio glapissent, la caravane passe... ».

Ce type a des lettres – la chose est sûre...

colonelmariogibie@zobmail.com