Le grand jeu du « fake » et du « true »

, par Alain Brossat


Des deux informations publiées ci-dessous, l’une est forgée de toutes pièces et l’autre exacte et vérifiable. Nos lecteurs sont appelés à exercer leur sagacité en y séparant le vrai du faux. Il leur faudra pour cela prendre en considération le fait que, par les temps qui courent, le plus inconcevable n’est pas nécessairement le moins effectif.

1- Selon nos informations, le Sultan de Brunei, l’un des hommes les plus riches du monde, aurait récemment fait acquisition, à l’occasion d’une vente aux enchères chez Christie’s, du manuscrit original de Les damnés de la terre, de Frantz Fanon, pour la somme de 250 000 de dollars. Selon des indiscrétions en provenance du palais du sultan, celui-ci en lit un paragraphe tous les soirs, avant de visiter son harem, assis non pas sur son trône mais sur le siège du WC Toto en or massif spécialement construit à son intention par les spécialistes de la marque japonaise.

2- Aux dernières heures de sa campagne électorale, alors qu’il est au coude à coude dans les sondages avec son concurrent le général Gantz, Benjamin Netanyahou joue son va-tout : s’il gagne, dit-il, il annexera les territoires de Cisjordanie où sont installées des colonies juives. Ces territoires sont illégalement occupés, les colonies sont illégales au regard du droit international. Netanyahou a gagné les élections, il va être appelé à former le nouveau gouvernement israélien. Netanyahou tient ses promesses, la partie « utile » de la Cisjordanie sera annexée, comme l’a été le Golan et cela dans le cadre d’un « plan de paix » concocté par le gendre de Trump, Jared Kushner. Tout le monde s’en fout, la communauté internationale regarde ailleurs, les autres jubilent silencieusement. « Cela ne devrait pas poser trop de difficulté tant la convergence de vue est forte entre Trump et Netanyahou. Poutine regardant cela de son air triste mais compréhensif », écrit un commentateur avisé dans un journal respecté.

Les gagnants se verront remettre un exemplaire défraîchi du dernier ouvrage d’Alain Finkielkraut L’identité malheureuse.