Rencontre - Aux origines de l’islamophobie contemporaine


Rencontre avec Olivier Le Cour Grandmaison, à l’occasion de la parution de :

“Ennemis mortels”. Représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale

Éditions La Découverte
En librairie le 17 octobre 2019

Mercredi 6 novembre 2019
à 19h
Café Tata Monique, 18 rue Laplace, 75005, Paris

A lire :
- cet entretien paru dans Mediapart
- les "bonnes feuilles", publiées par la revue Contretemps
- cet entretien, publié suite à l’attentat islamophobe de Bayonne

"Pour mieux comprendre la place singulière de l’islam aujourd’hui en France, cet ouvrage étudie les représentations de cette religion et des musulmans élaborées de la fin du XIXe siècle jusqu’à la guerre d’Algérie par les élites académiques, scientifiques, littéraires et politiques.
S’appuyant sur des sources diverses, parfois ignorées ou négligées, Olivier Le Cour Grandmaison analyse la façon dont ces élites ont, pendant des décennies, conçu et diffusé un portrait pour le moins sombre des colonisés musulmans. Pendant qu’Ernest Renan, par exemple, soutient que l’islam « n’a été que nuisible », Guy de Maupassant se passionne pour la sexualité prétendument débridée et « contre nature » de ses adeptes.
Conçues par des personnalités souvent célèbres, diffusées par des institutions prestigieuses, ces représentations sont rapidement incluses dans de multiples ouvrages de vulgarisation. Jugé rétif au progrès, le « musulman » est décrit comme un danger protéiforme et existentiel qui menace les bonnes mœurs, la sécurité sanitaire, celle des biens et des personnes, l’avenir de la nation et de la civilisation occidentale.
Ces représentations éclairent également les « politiques musulmanes » mises en œuvre par la France. Enfin, comme le montre l’auteur, ce passé affecte toujours notre présent et alimente les obsessions islamophobes de beaucoup de nos contemporains."

Olivier Le Cour Grandmaison enseigne les sciences politiques et la philosophie politique à l’université Paris-Saclay-Évry-Val d’Essonne. Il a dirigé et animé plusieurs séminaires au Collège international de philosophie. Il a notamment publié Les Citoyennetés en Révolution 1789-1794 (PUF, 1992), Les Étrangers dans la Cité. Expériences européennes (avec C. Wihtol de Wenden, préface de M. Rebérioux, La Découverte, 1993), Le 17 octobre 1961 : un crime d’État à Paris (collectif, La Dispute, 2001), Passions et sciences humaines (avec C. Gautier, PUF, 2002). Ses derniers ouvrages parus sont Haine(s). Philosophie et politique (avant-propos d’É. Balibar, PUF, 2002), Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’État colonial (Fayard, 2005, traduit en arabe en 2007), Le Retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo (avec G. Lhuilier et J. Valluy, Autrement, 2007), La République impériale. Politique et racisme d’État (Fayard, 2009, traduction en Arabe en cours), Douce France. Rafles, rétentions, expulsions (collectif, Le Seuil/Resf, 2009).